Nous sommes à 6 mois du lancement des Jeux Olympiques 2021 et leur maintien fait débat au sein du Japon. La population réclame son report.
Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a décrété, la semaine dernière, l’état d’urgence sanitaire pour Tokyo et ses environs. Il a par ailleurs confirmé que les Jeux Olympiques auraient bien lieu et qu’ils se dérouleraient en toute sécurité avec l’application des gestes barrières. Face à cette annonce, les appels à l’annulation ou au report des Jeux de Tokyo se multiplient.
80% de la population interrogée au pays du Soleil levant se dit inquiète par la tenue des Jeux Olympiques de Tokyo et serait favorable à un report voire à une annulation définitive. Le report n’est pas uniquement réclamé par le public mais également par des sportifs et anciens sportifs. Matthew Pinsent, ancien rameur britannique, a lui proposé de décaler les 3 prochaines éditions de 4 ans : les JO de Tokyo se dérouleraient en 2024, ceux de Paris en 2028 et ceux de Los Angeles en 2032. Mais tout cela paraît peu probable. Yoshiro Mori, le président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo ainsi que les organisateurs de cette édition ont démenti ce mardi que des discussions à propos d’un éventuel report des Jeux étaient en cours. De plus, ils ont confirmé que seule une cérémonie d’ouverture le 23 juillet 2021 ou une annulation définitive étaient possibles et envisageables. Toute possibilité de report est donc exclue.
Le quotidien japonais Yomiuri Shimbun a annoncé que le report d’un an des JO pourrait faire totalement exploser le budget et coûter près d’1,6 milliards d’euros supplémentaires par rapport au budget initial. À cela, il faudra ajouter le coût des mesures anti-Covid. Les Jeux Olympiques creusent toujours un trou économique dans les pays organisateurs et demeurent rarement un bon souvenir pour les populations hôtes. Selon le Comité International Olympique, les Jeux Olympiques d’Athènes de 2004 avaient couté deux points de PIB aux Grecs. Pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016, plus de 800 familles avaient été contraintes de quitter leurs maisons situées dans la favela Vila Autódromo pour que les autorités y construisent un Parc Olympique. La population japonaise pourrait, elle aussi, payer les frais, cette fois-ci économiques et sanitaires, du déroulement des Jeux sur son territoire s’ils venaient à être maintenus.