La fédération française de tennis peut s’estimer heureuse. L’économie de son sport n’est pas en péril, mais ce n’est pas pour autant que sa situation financière est au beau fixe. La dépendance à Roland-Garros est un problème, qu’il sera nécessaire de résoudre.
L’organisme du tennis, comme d’autres disciplines sportives en France (FFT) a dû débloquer la somme de 35M d’€ afin de venir en aide aux clubs, entraineurs, joueurs, arbitres et aux organisations de tournois. Pourquoi ? L’impossibilité de planifier Roland-Garros au mois de mai 2020 dû à la situation sanitaire. Il faut savoir que le report du tournoi à septembre 2020 a grandement mis en difficulté la Fédération Française de Tennis, pour qui cette compétition représentait près de 80% de son budget au cours de l’année.
Le président de la FFT Bernard Giudiccelli a tenu via ce montant à « apporter son soutien à tous les acteurs français du tennis et des disciplines associées concernés par cette crise sans précédent ». Tout ceci montre à quel point Roland-Garros possède une importance immense pour le bien-être de l’économie du tennis en France. D’autant que le tournoi a eu lieu dans des conditions ne permettant pas d’avoir des bénéfices comme c’est le cas habituellement. Certes le directeur de la compétition Guy Forget s’attendait à des pertes, mais il ne tablait pas sur un manque à gagner aussi grand. La raison ? La billetterie et les recettes liées aux hospitalités.
Suite aux restrictions des rassemblements annoncées par le ministre de la santé Olivier Véran, les organisateurs de Roland-Garros ont dû se résoudre à ne pas accueillir autant de monde que prévu, augmentant ainsi la perte d’argent. Heureusement, ceci n’a pas eu d’influence sur les droits TV qui malgré le report du Grand Chelem n’a pas connu de grande baisse.
Pas encore de grosses conséquences
Malgré ces difficultés, l’économie du tennis en France ne devrait pas connaître de crise majeure. Dans les colonnes de l’AFP, l’économiste au CDES (Centre de droit et d’économie du sport) à Limoges s’est montré optimiste pour l’avenir de la fédération de tennis. « La fédération n’est pas du tout en danger, elle a eu des revenus, elle a fait des investissements, elle est propriétaire de beaucoup de choses, dont Roland-Garros et le Masters 1000 de Paris, c’est un actif énorme ». On rejoint aussi cette idée en Espagne avec le patron de Master 1000 de Madrid Gérard Tsobanian, qui assure que le modèle économique du tennis n’est pas à revoir : « le modèle marchait bien avant la crise (…) Il faut retourner à la normale, apprendre de cette expérience et construire là-dessus mais je ne pense pas que le modèle soit à changer ».
Au final, le seul risque majeur pour la FFT est cette « Roland-Garros dépendance ». Si la prochaine édition de 2021 se passe mal, l’économie du tennis en France pourrait en pâtir et la Fédération devra encore contracter des prêts à l’Etat et aux banques, comme elle a dû le faire l’année dernière.