Très en vogue en ce moment, les NFT restent néanmoins un concept très opaque pour une partie d’entre nous. D’où viennent-ils et à quoi servent-ils ?
Vous en avez forcément déjà entendu parler. Au bureau, entre amis, en famille, le phénomène des NFTs n’a pas de limite. Mais derrière ces trois lettres anonymes se cachent tout un système complexe.
Reprenons. L’abréviation NFT pour non-fungible token signifie dans notre langue un jeton non fongible. Ce syntagme puise son sens dans le langage économique. Un élément « non fongible » est un élément qui ne peut pas être copié ou échangé avec un autre. A l’inverse un élément dit « fongible » peut-être dupliqué et échangé avec des biens et services de même valeur. Par exemple les pièces sont fongibles. Guernica de Picasso ne l’est pas. Vous pouvez vous rendre dans le premier magasin du coin et acheter un paquet de chips avec vos pièces. En revanche il est peu probable qu’ils acceptent un tableau.
Depuis quelques années le monde a vu apparaître les crypto-monnaies, sécurisées et intracables.
Comme le Bitcoin, les NFT fonctionnent grâce à la technologie des blockchains. Il s’agit d’un système de stockage et de transmission qui, à la différence des bases de données classique, est totalement décentralisé, rendant le piratage presqu’impossible.
Les NFT sont très en vogue dans le monde de l’art. Pour certains, il est nécessaire que dans un monde de plus en plus tourné vers le numérique, nous puissions avoir une équivalence à la propriété d’objets physiques. Certains musiciens comme le DJ Aphex Twin ou le groupe de rock King of Leon ont déjà sauté le pas de la vente aux enchères de leur musique sous la forme d’NFT.
Mais comme toute nouvelle technologie, ces transactions ne sont pas toujours vu d’un bon oeil. Brian Eno, célèbre musicien anglais, a récemment critiqué ces initiatives : « Les NFT me semblent juste un moyen pour les artistes de participer un peu au capitalisme mondial. C’est notre propre version mignonne de la financiarisation. Comme c’est mignon : maintenant les artistes aussi peuvent devenir des petits cons capitalistes ».
Même s’il est indéniable que le monde de l’art a besoin d’un nouveau souffle, a t-on véritablement envie de basculer dans une société où chaque production artistique serait réduite à une activité lucrative ?