Une proposition de loi socialiste sur la légalisation et l’encadrement de l’euthanasie est présenté ce jeudi 11 mars dans l’hémicycle.
Une fois n’est pas coutume, plusieurs députés, sénateurs et personnalités politiques semblent avoir accordé leurs violons. La légalisation de l’euthanasie ou « la possibilité de garantir et renforcer les droits des personnes en fin de vie » semblent avoir fait son chemin au niveau des deux chambres et provoquer un véritable mouvement.
S’inscrivant dans cette vague, la sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie présente ce jeudi 11 mars une première proposition. Profitant de la niche parlementaire dédiée à son parti, elle compte bien revenir à la charge. Et ce malgré un rejet de sa proposition en commission sénatoriale. Elle mise alors sur le soutien idéologique des autres groupes politiques pour faire avancer le projet. « Nous offrons la possibilité d’avancer et du temps. Nous sommes dans un mouvement de fond sur l’ensemble des questions sociétales avec des approches transpartisanes qui font que là où le gouvernement n’évolue pas ce sont des parlementaires qui poussent ».
Une unanimité mitigée
Le vent pro-euthanasie se fait clairement entendre au niveau de l’Assemblée Nationale. Tous les bords politiques, même les plus inattendus, sont de la partie, avec notamment le dépôt fin janvier de deux propositions de loi visant à “autoriser l’aide active à mourir” par les groupes Les Républicains et même LREM. Une dernière, en attente d’examen depuis 2017 a également été annoncée par le groupe Libertés et Territoires, pour le 8 avril.
Pourtant parmi toutes ces voix qui s’élèvent, une et non des moindres, interpelle par son silence. Le gouvernement reste sourd et muet, et cela malgré les sollicitations répétées du président du groupe En Marche, Christophe Castaner. « L’idée n’est pas forcément d’avoir une loi d’ici la fin du quinquennat, précise l’entourage de Castaner. Mais de connaître la position du gouvernement ». Seul le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, s’est déjà exprimé le 14 février. Evoquant sa « sensibilité » et son empathie, il a affirmé sa volonté de « revenir le moment venu » sur la question.
Une déclaration formulé deux jours après la légalisation de l’euthanasie chez nos voisins portugais. Le Portugal devient le 4ème pays de l’Union Européenne à prendre de telles dispositions. La France sera-t-elle le cinquième ?