Foot : Les droits TV en chute, symbole d’une économie en perdition

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Droits TV non payés, huis clos, recettes en baisse. Autant de facteurs expliquant la chute des clubs français économiquement.

Cette situation devrait durer encore plusieurs mois, tant les problèmes sont nombreux. Crise sanitaire oblige, les championnats nationaux ont dû en mars 2020 cesser toute activité. Une décision du gouvernement, que les clubs français payent encore aujourd’hui. Les pertes sont colossales, à tel point que la Ligue de football professionnel a contracté en mars 2020 auprès de l’État, un prêt de 224,5 M d’euros. Ce montant a eu pour but comme l’annonçait la LFP de «  verser aux clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 l’ensemble des sommes encore à percevoir au titre des droits audiovisuels pour la saison 2019-2020 ». Une belle preuve de solidarité, mais insuffisante.

Aujourd’hui, la LFP évalue les pertes cumulées du foot français à 1,314 milliard d’euros pour le mois du juin prochain. Un montant colossal qui s’explique essentiellement par le Covid-19, mais aussi les droits TV dont, nous parlerons dans une seconde partie. Quand on pense que cette même ligue espérait obtenir le milliard d’euros grâce à ces mêmes droits audiovisuels, il est légitime de dire que l’économie du foot traverse une crise sans précédent. Prenons l’exemple du Paris Saint-Germain, qui, de base est un club n’ayant pas de soucis financiers. L’équipe dirigée par Nasser Al-Khelaïfi a enregistré sur l’année dernière, d’après un rapport publié par KMPG (un cabinet d’études économiques), des pertes s’élevant à 125,8 millions d’euros.

L’échec Mediapro, le coup de massue

À défaut d’avoir été le sauveur du foot français, Mediapro est devenu un de ses fossoyeurs. En mai 2018, le groupe espagnol s’adjuge 80% des droits TV en proposant de payer 800 millions d’euros par an. Un coup en or pour les clubs français et la LFP, sauf que le Covid-19 va totalement redistribuer les cartes. Avec cette crise sanitaire, le directeur de la chaîne Jaume Rourès estime qu’il n’a pas à payer autant pour les droits, demandant ainsi à la LFP de renégocier le contrat initial « Personne ne pouvait prévoir les effets économiques et sociaux du Covid. Ça nous amène à voir avec la LFP comment nous adapter à cette situation (…) Le contrat est là pour durer, nous avons cette volonté. La seule chose qu’on a demandée, c’est d’adapter les choses pour cette saison ».

Une requête que la LFP va directement balayer d’un revers de la main. Finalement, après plusieurs semaines de tensions entre les deux camps, il est décidé que Mediapro ne détiendra plus les droits TV de la Ligue 1 et Ligue 2. Une situation dramatique pour les clubs, surtout pour ceux dont ces droits représente une manne financière importante, comme Metz, Brest et Lorient. Le seul motif d’espoir possible, est qu’une nouvelle chaîne mette de l’argent pour remporter le lot laissé vacant par Mediapro, ça pourrait être l’occasion pour les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) de rentrer dans la danse. Mais pour l’heure, le foot français connaît une crise financière sans précédent.

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