Très contagieux, le variant de la Covid-19 a forcé la Grande-Bretagne à un reconfinement total. D’après les épidémiologistes du monde entier, il pourrait faire des ravages en Europe et bien au-delà.
On a du mal à voir le bout du tunnel. Depuis novembre 2020, un variant du coronavirus inquiète les autorités sanitaires internationales. Selon l’Imperial College de Londres, il trouve « probablement »son origine dans le sud-est de l’Angleterre en septembre. Mais il s’est depuis propagé bien au delà de l’archipel britannique. Si la plupart de ces cas sont liés au Royaume-Uni (citoyen britannique de passage dans un pays, retour de voyage depuis la Grande Bretagne…), de plus en plus se déclarent indépendamment. Ce qui prouve que le variant s’est déjà implanté localement. Et ce n’est pas vraiment rassurant. Au moins une quarantaine de pays seraient touchés par sa circulation.
Une quarantaine de pays concernés
D’ores et déjà, 16 autres pays européens ont repéré des porteurs de ce variant : la Belgique, Chypre, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne la Grèce l’Islande, l’Irlande, l’Italie, le Liechtenstein, les Pays-Bas la Norvège le Portugal et l’Espagne.
Sans oublier la France bien entendu, où il a été identifié une première fois à Tours le 25 décembre. Depuis, six « clusters » différents semblent être bien installés. Le plus important est localisé à Marseille, avec 8 contaminations au sein de la même famille. Des cas isolés ont aussi été détecté dans le Loiret, dans les Hauts-de-Seine, en Eure-et-Loire et dans les Hautes-Alpes, notamment.
D’après les autorités sanitaires nationales, le variant appelé officiellement VOC 202012/01 semble déjà avoir essaimé bien au-delà de l’Europe puisque 20 autres pays, du Vietnam aux États-Unis, le signalent également.
Un virus beaucoup plus contagieux
Mercredi 6 janvier, Arnaud Fontanet, directeur de l’unité d’épidémiologie des maladies à l’Institut Pasteur, a expliqué sur France Inter qu’avec ce variant, « il y a une augmentation de la transmission de 50% ». Cela veut dire que sur une échelle de quelques semaines, il peut devenir prédominant dans les pays déjà contaminés. Ce qu’il a prouvé en Grande-Bretagne. Pour l’instant, rien ne prouve que le variant présente une forme plus grave de la maladie.
Une grande question subsiste. Les vaccins seront-ils efficaces contre ce variant? Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), « il n’y a à ce stade pas assez d’informations disponibles pour estimer (si le variant britannique fait peser) un risque sur l’efficacité des vaccins ». Les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) estiment eux que, « en l’état actuel de nos connaissances, les experts pensent que les vaccins actuels seront efficaces contre ces souches ». Il y a 4 jours, le laboratoire Pfizer a annoncé que son vaccin restait bien efficace pour luter contre le variant britannique de la Covid.
En France, depuis lundi dernier, les autorités renforcent les conditions d’entrées sur le territoire, y compris pour les Français de retour de l’étranger. La présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 heures et l’isolement de 7 jours avant un nouveau test deviennent la norme pour les voyageurs en provenance de tout pays hors UE.