18 Brumaire: La prise de pouvoir de Bonaparte

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Bonaparte: Quand un coup d’état parlementaire se transforme en coup d’état militaire avec Bonaparte à sa tête.

Dix ans après la prise de la Bastille, la Révolution se meurt. Le gouvernement du Directoire est chahuté à  l’intérieur comme à l’extérieur du pays. 

Certains songent même à un coup d’état parlementaire pour sauver la République et avec elle tous les acquis de la Révolution. 

Depuis la Révolution, les gouvernements s’enchaînent mais ne durent pas. Créé en 1795, le Directoire est le plus impopulaire, les députés sont pleins de compromis et les cinq directeurs à la tête du gouvernement sont corrompus. Ils s’enrichissent toujours plus alors que les caisses de l’Etat sont vides, la menace royaliste se rapproche et la Deuxième Coalition se forme.

Conspirateurs et parlementaires 

Un petit groupe de conspirateurs formé par le ministre Talleyrand, le président du Conseil des Cinq-Cents, Lucien Bonaparte et le directeur Sièyes sentent qu’il faut renverser le gouvernement pour créer un exécutif plus fort. Pour mener à bien leur projet, les conjurés ont besoin du soutien de l’armée. Réticent à employer Bonaparte jugé trop ambitieux, Siéyès, le cerveau du coup-d’état, s’y résout. Le jeune général coche toutes les cases, il est le vainqueur de l’Italie, le chef de l’expédition d’Egypte et il n’est ni trop marqué jacobin ou ni royaliste.
Le 9 novembre 1799, les députés des deux chambres doivent quitter Paris. Les conspirateurs font croire à une rumeur d’attentat contre la représentation nationale.
Les deux assemblées sont donc réunies dans le même lieu au château de Saint-Cloud.
Mais loin de Paris, les députés sont isolés et encadrés par les militaires dirigés par Napoléon Bonaparte.

File:Coup d'État du 18 Brumaire.jpg - Wikimedia Commons

Le général Bonaparte entouré de ces grenadiers fait face au Conseil des Cinq-Cents lors du 9 novembre 1799

Le lendemain, le général Bonaparte sur un ton autoritaire et militaire tente de faire plier les deux chambres. Les membres de l’assemblée comprennent qu’un coup d’état militaire est en cours, ils bousculent le général et veulent le déclarer hors-la-loi. Bonaparte connaît alors son premier mouvement de faiblesse, il hésite, il sait que son incroyable destin se joue en ce 19 brumaire an VIII (voir calendrier révolutionnaire) à Saint-Cloud. 

A la tête du Conseil, ce jour là, Lucien Bonaparte accrédite la thèse selon laquelle des députés armés en ont voulu à la vie de son frère. Il enfourche son cheval et requiert l’aide de l’armée pour chasser les députés qui seraient des fidèles jacobins, les instigateurs de la Terreur. Harangués par celui qui les commande en sa qualité de président du conseil des Cinq-Cents, les grenadiers sous le commandement de Murat évacuent tout le bâtiment sabre à la main.

En ce 19 brumaire, l’armée impose sa loi aux députés. Le coup d’état parlementaire a été supplanté par le coup d’état militaire sans qu’aucune victime soit déplorée. Dans la nuit, quelques membres du Conseil des Anciens et des Cinq-Cents nomment un nouveau gouvernement appelé le consulat. Siéyès et Bonaparte en font partie. Pourtant le plan ne se déroule pas comme les conspirateurs l’avait imaginé. Bonaparte qui devait uniquement leur porter secours militairement s’impose finalement comme Premier consul.

Par ce coup d’état, le général met fin à la Révolution et à tous ces excès.
A seulement 30 ans, Napoléon Bonaparte devient le nouveau chef de la France.

François Lelièvre

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