Depuis le premier confinement en mars 2020, les Français veulent de plus en plus quitter Paris. La désurbanisation s’enclenche et la campagne redevient attirante.
Embouteillages, petits appartements et bruits de klaxon… de plus en plus de personnes rêvent de quitter la ville pour la campagne. Déjà déclenchée depuis plusieurs années, la désurbanisation attire encore plus depuis les trois confinements. Selon Challenges, entre 12 000 et 13 000 Parisiens fuyaient déjà la Capitale par an. Cependant, les prospections pour la grande couronne ont quadruplé depuis mai dernier. « En restant confinés chez eux, les gens ont pris conscience de l’espace exigu dans lequel ils vivent, sans accès à l’extérieur pour la plupart. Et puis la pandémie fait qu’ils ont de plus en plus envie de s’extraire de la grande métropole, considérée comme un endroit où on étouffe » raconte Benoit Meyronin, spécialiste en marketing territorial et professeur à Grenoble Ecole de management, dans les colonnes des Echos. Selon l’étude menée en décembre 2020 par Liberkeys et Poll&Roll, un Français sur quatre souhaite déménager ou l’a déjà fait durant l’année écoulée. 88% de ceux-ci aspirent à une vie au plein air. Les villages, les petites communes et les villes moyennes connaissent une croissance de leur population. Paris bat toujours des records avec un prix au mètre carré de 10 034 € (pourtant en baisse depuis la crise de la Covid-19). Les familles peuvent donc s’offrir une superficie doublée, voire triplée, à moins de 100 km de la Ville Lumière.
Le télétravail démocratise la désurbanisation
« L’emploi reste le premier frein à la mobilité. Or, il est désormais possible de déménager à plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres en conservant son boulot parisien grâce au télétravail. » met en évidence Kelly Simon, cofondatrice de Paris-jetequitte.com, dans les pages de Challenges. En septembre 2020, un salarié sur sept était en télétravail. En dehors de contraintes, tels qu’un couvre-feu ou qu’un confinement, cela prouve que les entreprises sont capables de démocratiser le télétravail.
Les régions redorent leur blason
Les nouveaux eldorados des Franciliens ? Le Nord-Ouest, la Bourgogne mais aussi la Nouvelle-Aquitaine, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ! Selon une étude du site SeLoger.com, 25% des Français envisagent de s’installer dans une petite commune voire un village. Ainsi, les Parisiens représentent dorénavant entre 20 et 30% des acheteurs en province, comme dans l’Yonne, l’Orne et l’Eure. Dans la même étude du site immobilier, les agences enregistrent une explosion de prises de contacts avec de futurs acquéreurs. Les Pays de la Loire connaissent une hausse de plus de 51%, 61% pour la Normandie et 44% pour la Bourgogne-Franche-Comptée. Mais se mettre au vert n’est pas une priorité pour tous. Les grandes agglomérations attirent également. Les prix ont augmenté de 9% à Nantes, Rennes et Strasbourg. Ces derniers s’accroissent de 8% à Lyon, Montpellier, Lille ou encore Bordeaux.